En ce jour de mobilisation contre la réforme des rythmes scolaires, à la veille de l’ouverture du congrès des Maires, j’ai souhaité appeler l’attention du chef de l’Etat sur la nécessité de suspendre la réforme et rouvrir le débat sur les modalités de mise en œuvre.
Partageant l’objectif de refonte du système éducatif autour d’une meilleure prise en compte des rythmes de vie de l’enfant qui était initialement suivi, et compte tenu de la crispation collective que suscite aujourd’hui de la mise en œuvre de cette réforme, j’ai tenu à réaffirmer auprès du Président Hollande la nécessité de faire de celle-ci une réussite collective associant l’ensemble des acteurs – enseignants, élus, agents territoriaux et parents – et non un enjeu de pouvoir.
Le mouvement de gronde courant actuellement contre cette réforme est sans précédent. Maire-adjointe en charge des affaires scolaires d’une commune durant 13 ans, je n’ai jamais connu une telle opposition contre une réforme de notre système éducatif.
Les travaux engagés en Essonne pour faire appliquer la réforme d’ici le mois de septembre 2014 ont permis d’identifier plusieurs points de crispation nécessitant une remise à plat de ce texte :
le calendrier de la réforme, l’obligation de transmission des projets aux services de l’Education Nationale d’ici le 17 décembre, pèsent sur les acteurs et la réussite de la réforme,
le financement qui, étant insuffisant et temporaire, s’apparente à un transfert de charges non compensé vers les communes et créer des discriminations entre les enfants selon qu’ils soient scolarisés dans une commune suffisamment riche ou non pour organiser des animations de qualité et/ou supporter une partie des coûts des TAP,
l’absence de prise en compte des différences de rythmes présentées par les élèves de maternelle et de primaire,
les difficultés pour les Départements à faire face dans des délais extrêmement serrés à le remise à plat de l’organisation des transports scolaires, impliquant de revenir sur des marchés précédemment passés avec les transporteurs ; créant une charge estimée à l’échelle nationale à près de 300 millions d’euros.
Le maintien du calendrier de la réforme constituerait un passage en force du Chef de l’Etat et du Gouvernement sur les questions fondamentales de l’avenir de l’Ecole de la République et de l’épanouissement de notre jeunesse.
C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au Président de la République de ne pas agir dans l’obstination et de réviser les conditions de mise en œuvre de cette réforme.